Qualité de l’air en Méditerranée de l’Est: après Beyrouth, le LISA en repérage à Istanbul
Le Bassin de la Méditerranée de l'Est (EMB) est soumis à de fortes pressions environnementales et anthropiques. Les modèles y prévoient une détérioration de la qualité de l'air et un réchauffement continu et progressif, plus marqués encore que dans d'autres régions du globe. Les émissions anthropiques des polluants gazeux et particulaires apparaissent comme le premier facteur aggravant ces impacts. En effet deux mégapoles, Istanbul (13,8 millions d'habitants) et Le Caire (16 millions d'habitants) se trouvent de part et d'autre du bassin, sans oublier les zones urbaines de la région du Moyen-Orient. Nos travaux récents montrent que les niveaux de concentrations en polluants comme les Composés Organiques Volatils (COV) sont deux fois supérieures à Beyrouth (Liban) qu'à ceux de Paris et Los Angeles. Mais la quantification des émissions reste délicate, en particulier dans cette région où les données sur les émissions locales sont, en général, limitées. Les incertitudes associées sont méconnues et des écarts très importants peuvent être attendus comme c'est encore le cas dans les pays post-industrialisés où des biais importants (200%-400%) entre observations et inventaires pour les COV, par exemple [Borbon et al., 2013] ont été relevés.
TRANSEMED : l'initiative TRANSEMED (TRANSport Emissions and Mitigation in the East meDiterranean) a pour objectif de déterminer la composition gazeuse et particulaire de l'air des villes représentatives de l'EMB (Moyen Orient, Eurasie, Afrique Nord) afin d'évaluer les inventaires des émissions locaux et régionaux avec comme première étape le recueil de données d'observations in-situ. Après Beyrouth en 2011 et 2012 (ECOCEM), la mégapole d'Istanbul sera notre deuxième ville cible.
Dates et lieux : TRANSEMED-Istanbul s'appuiera sur deux campagnes intensives en été et en hiver. Afin de préparer cette étude, une pre-campagne a commencé depuis le 16 septembre et se terminera le 30 septembre 2014. Le site de mesure, à Besiktas, est situé au cœur des émissions urbaines à proximité du détroit du Bosphore.
Moyens déployés : Le parc instrumental utilisé permettra une caractérisation couplée des fractions gazeuse et particulaire. Pour la fraction gazeuse, des analyseurs automatiques de qualité de l'air (ozone, CO, NOx) ainsi qu'un PTRMS et un GC-FID on-line pour le prélèvement et l'analyse d'une soixantaine de COV sont mis en œuvre. Pour la fraction particulaire, prise en charge par les partenaires turcs et libanais, des prélèvements sur filtre seront réalisés pour la distribution en taille, la mesure de la concentration massique et l'analyse de la composition chimique de l'aérosol organique et inorganique. Des mesures ponctuelles à proximité des sources d'émission principales seront également effectuées afin de déterminer les profils de source qui serviront à l'interprétation des données (canisters et cartouches d'adsorbants).
Partenaires : Mines Douai (France), Abant Izzet Baysal University (Bolu, Turquie), Faculté des sciences de l'Université Saint Joseph de Beyrouth (USJ)
Soutiens : Projet bilatéral CNRS-Tübitak 2013-2014, ENVIMED 2014-2015, MISTRALS, ChArMEx, ARMINES
Contact : Agnès Borbon, LISA/IPSL / Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
, 01 45 17 15 88
Et toute l'équipe sur le terrain (Cécile Gaimoz, Charbel Afif, Banu Cetin, Fatma Oztürk)
Pour plus d'informations (en anglais) : https://charmex.lsce.ipsl.fr/